L'Acheneau coule paisiblement entre le lac de Grandlieu et rejoint le canal de Buzay. C'est une des seules rivières en France, à couler dans les deux sens: ce cours d'eau possède un dénivelé tellement faible (40 cm de bout en bout), que son cours peut s'inverser lorsque des marées suffisamment importantes influencent le niveau de La Loire. 

Qui suis-je ?
Situé à proximité du Lac de Grandlieu, le canal de "la Chenau" a été construit pour faciliter l'écoulement des eaux hivernales vers la Loire puis la mer. Le lac d'une superficie d'environ 35 km² en hiver, est alimenté par les rivières de la Boulogne et l'Ognon. A l'ouest, il emprunte un cours d'eau appelé l'Itta et se jette dans le Tenu au niveau de Port-Saint-Père. Au 18ème siècle, des démarches de canalisation diminuent les inondations. A la construction du canal de la Martinière, le Tenu, alors navigable, perd toute sa dynamique commerciale. L'Acheneau représente aujourd'hui la partie du cours d'eau qui part du lac de Grandlieu, traverse les communes de Port-Saint-Père, Cheix-en-Retz, pour rejoindre la Loire par le canal de Buzay à Rouans.

Un peu d'histoire :
Port-Saint-Père s'est développé sur les rives de l'Acheneau, principale axe de communication. Au Moyen-Âge, le passage de la rivière se fait tout d'abord par une passerelle en bois. Un bac à péage sera par la suite mis en place. Guidé par des câbles, les habitants pouvaient alors franchir l'Acheneau grâce à celui-ci. Ces traversées étaient dangereuses pour les usagers. Beaucoup ont péri lors de grandes crues. Un projet de pont-levis est alors proposé au 16e siècle. Celui-ci n'aboutira jamais. Au 18e siècle, un premier pont a été construit pour traverser l'Acheneau en sécurité. Une tempête l'anéantit. Le bac se voit alors rétabli. Il est long de 12.97 mètres et large de 3.41 mètres. Les tarifs du péage sont alors fixés par l'administration pénitentiaire. Aristide Locquet de Grandville, alors maire de Port-Saint-Père, propose la construction d'un pont de pierre en 1828. Les travaux commencèrent seulement en 1830. Le péage était toujours d'actualité à cette période. Le Conseil Général racheta le pont le 13 novembre 1879. La traversée de l'Acheneau devint donc libre quelques jours plus tard.